La Mairie |
Cette construction qui abritait une école privée sera rachetée par la Commune de Neuilly-sur-Marne en 1885 pour en faire une école publique.
En 1892, à la création de la commune, Neuilly-Plaisance choisit ce bâtiment pour Mairie.
Elle sera agrandie à plusieurs reprises, pour abriter une bibliothèque, puis pour créer la salle des Mariages. Elle a conservé sur son toit un clocheton carré proche de celui d’origine.
En mai 1864, M. et Mme Langnier, entrepreneur de voitures publiques, deviennent propriétaires du terrain situé rue de Plaisance (ancien nom de la rue du Général de Gaulle) pour l’avoir acheté auprès de M. Poulet-Langlet, propriétaire lotisseur de l’ensemble du hameau du Bois de Neuilly. Ils font construire le bâtiment, qui comporte 2 étages de chacun 7 pièces et une maison de gardien de 3 pièces. Ce bâtiment est dénommée sur les actes notariés «Pension du Bois de Neuilly».
En 1867, M. Poulet-Langlet redevient propriétaire de l’ensemble par adjudication, M. Langnier ayant fait faillite. Il vend la maison et les terrains tout autour à Antoine Tronchaud, chef d’institution à Paris. Ce dernier fait des aménagements et crée une institution au hameau de Neuilly-Plaisance.
Après le décès de M. Tronchaud, les héritiers mettent en vente, en 1885, les terrains et la maison. C’est la ville de Neuilly-sur-Marne, dont le maire est Ernest Fouquet, qui s’en rend acquéreur. Une école publique remplace l’institution.
1892. Naissance de la commune de Neuilly-Plaisance.
La maison est choisie pour en faire la Mairie de la nouvelle ville. Elle est aménagée et la façade est modifiée et comporte désormais les informations « RÉPUBLIQUE FRANÇAISE » « MAIRIE » « 1892 » et une horloge est ajoutée ainsi qu’un «clocheton».
La population, d’environ 3.000 habitants, passe à 4.700 dès 1896. La mairie devient vite trop petite.
En 1899 un bâtiment est construit sur la droite de la cour de la mairie. Le rez-de-chaussée de cette construction abritera la bibliothèque jusqu’en 1973, et l’étage des bureaux. Aujourd’hui, des services liés à l’enfance et à la scolarité y sont installés.
En 1905, un agrandissement notable à l’arrière de la mairie : la création d’une salle des mariages suffisamment dimensionnée pour accueillir confortablement les cérémonies.
A partir des années 1960, le besoin d’espace pour une population toujours plus nombreuse (plus de 15.000 habitants) nécessite de nouveaux aménagements. De part et d’autre de la façade, des extensions permettent de disposer de bureaux supplémentaires. Dans la structure de droite est installé le cabinet du maire.
Puis, deux bâtiments sont édifiés en bordure de la rue du Général de Gaulle : à gauche de la mairie, une caserne pour les pompiers. Depuis la création de la ville, la gestion des sapeurs-pompiers est à sa charge. La réforme de 1964 impose un nouveau découpage du département de la Seine-et-Oise auquel appartient Neuilly-Plaisance et depuis, les services de secours et de lutte contre l’incendie sont assurés par la brigade des Sapeurs Pompiers de Paris.
Ce bâtiment a donc été agencé et organisé pour les services municipaux.
A droite le Centre des finances publiques. Là encore, suite à la réorganisation du Trésor Public, ce bâtiment a changé de destination et le service de l’urbanisme a pu emménager au premier étage.
Des travaux d’entretien, d’embellissement, sont régulièrement réalisés. Ils sont liés à l’évolution des technologies, des réglementations, ainsi qu’à la modernisation des locaux ou à l’esthétique.
La mairie est située au centre ville, 6 rue du Général de Gaulle. Cette rue, depuis sa création en 1861 et jusqu’en 1944, s’est appelée rue de Plaisance.
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L'église Saint Henri |
Construite à partir de 1868, elle sera offerte avec son terrain en 1873 à la Commune de Neuilly-sur-Marne par le principal lotisseur de la ville, Charles Henri Désiré Poulet-Langlet.
Elle sera consacrée Paroisse de Neuilly-Plaisance en 1896, peu après la naissance de la ville.
M. Poulet-Langlet la nommera de l’un de ses prénoms : Henri, et choisira de l’orienter vers la Route Impériale (ex. RN 34).
Au cours de l’été 1867, Charles Poulet-Langlet qui est à l’origine de la création de la commune de Neuilly-Plaisance (effective en avril 1892), a l’intention de faire édifier une église au centre des deux hameaux, dits du Bois de Neuilly et du Val-Plaisance, l’église la plus proche étant Saint-Baudile éloignée d’environ 3 à 4 km selon le point de départ.
Pour cela, il envisage de faire don à la commune d’un terrain qui est situé place de la République, à l’emplacement du marché du centre ville et du parking. La municipalité de Neuilly-sur-Marne accepte cette donation.
Mais Poulet-Langlet, qui comptait sur la souscription volontaire des propriétaires, s’est trompé. Il est loin d’obtenir la somme de 80.000 francs qui lui est nécessaire pour la réalisation de son projet.
Poulet-Langlet propose alors à la commune de Neuilly-sur-Marne un autre terrain de 3.200 m² au Val-Plaisance, à l’emplacement de l’église actuelle avec la place et les rues qui l’entourent.
Les propriétaires du hameau du Bois de Neuilly qui s’attendaient à ce que l’église soit construite sur le terrain proposé initialement sont fort mécontents. Après d’âpres batailles entre les syndicats respectifs des deux hameaux, des actions en justice, des réunions municipales, M. Poulet-Langlet décide de faire construire l’église avec ses deniers personnels sur le dernier terrain proposé avenue Victor Hugo.
Il choisit l’orientation de l’église pour qu’elle soit visible de la route impériale (actuel boulevard Galliéni) et être ainsi un atout facilitant les ventes des lots du Val-Plaisance.
Son appellation aussi est due à Poulet-Langlet, Henri étant son deuxième prénom.
La construction de l’église, commencée en 1869, subit des dégâts pendant la guerre de 1870, criblée d’obus et de boulets. Elle est achevée en 1873 et inaugurée le lendemain de la Pentecôte par le vicaire général délégué par Mgr Mabille, évêque de Versailles.
Cette église n’est pourtant pas considérée et des conflits se font jour entre Saint-Baudile, paroisse de Neuilly-sur-Marne et Neuilly-Plaisance.
Ce n’est qu’en 1896 que Saint-Henri devient officiellement paroisse, sur ordre de Félix Faure, président de la République. En attendant, les deux premiers curés de l’église Saint-Henri, Henri Dubois (1896-1900) et Jean-Baptiste Foudrier (1900-1906) durent faire preuve d’une grande diplomatie.
Le suivant, Louis-Théodore Chauvière (1906-1921), aidé du vicaire Ernest Laforge, œuvra positivement dans toute la commune et permettra notamment aux Avronnais de disposer d’un culte bien avant l’édification de l’église Notre- Dame d’Avron.
A noter qu’en décembre 1905, la loi de séparation des Églises et de l’Etat est promulguée. L’église cesse d’être une institution officielle et tous les budgets du culte sont supprimés.
En 1908, l’abbé Chauvière installe le presbytère dans la maison de Bourreau Guérinière qui l’a laissée par testament à la paroisse Saint-Henri. Cette maison, démolie en 2020, était située au 53 de l’avenue Bourreau-Guérinière.
Puis en 1910, la crue catastrophique de la Marne atteint l’église avec 1,50 m d’eau à l’intérieur. Les ornements et de nombreux meubles furent perdus, y compris l’harmonium. C’est la salle paroissiale, convertie en chapelle de secours, qui permit à la population sinistrée de se réfugier, avec distribution de nourriture.
Une autre crue, en 1920 fut presque aussi catastrophique que celle de 1910.
Bien plus tard, en 1989, la cloche de l’Église, Camille, fut remplacée par 4 nouvelles cloches Geneviève, Madeleine, Marie et Angeline, financées par des familles nocéennes.
Camille est maintenant exposée voie Lamarque, sur la gauche à quelques pas après l’entrée du 26 rue Faidherbe. Elle avait été offerte par Rose Giraud-Bonneau lors de la construction de l’église. Rose Giraud-Bonneau était connue pour avoir acheté à Poulet-Langlet le chalet du Rond Point en 1869, construction démolie dans les années 1970 pour créer un square situé rond-point du Chalet.
L’église Saint-Henri est située à la croisée de la rue Faidherbe avec la rue Victor Hugo. Elle est située à 800 m de la Gare du RER et le bus 114 marque l’arrêt. Les bus 127 ou 116 ne passent pas très loin.
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La salle des fêtes |
C’est Henri Conus, architecte de la ville en 1930, qui préside à la construction de ce bâtiment de style Art Déco. C’était à l’origine le gymnase de l’école Joffre, aménagé peu après en salle communale pour des réunions ou des spectacles.
Elle devient la salle des Fêtes de la Commune, en remplacement de celle située alors rue Paul Vaillant-Couturier, face à la Place de la République. On peut admirer sur la façade l’ancien blason de la ville.
En juillet 1861, Poulet-Langlet, lotisseur de la ville de Neuilly-Plaisance, met en vente tous les terrains du Bois-de-Neuilly. Dès 1862, un grand terrain situé à l’angle de l’avenue de la Station et de la rue des Cultures Maraîchères (soit avenue du Maréchal Foch et du Maréchal Joffre) abrite une construction et quelques autres bâtiments.
A cette adresse sont installées des pensions de «jeunes hommes», «jeunes filles» et même enfants à partir de 3 ans. Elles s’appellent Pension Eloy puis Constantin et sont gérées par monsieur et ou madame Clarry ou pour la dernière à cette adresse madame Richard en 1921.
En 1926, Neuilly-Plaisance compte plus de 10.000 habitants et les écoles de la ville sont surchargées. Il faut donc construire des bâtiments en urgence. La ville prend possession des terrains en mars 1928. M. Conus, l’architecte de la ville est sollicité. Un groupe scolaire de 4 classes est construit et une immense salle pour servir de gymnase, de salle de réunion et de spectacle achevés en 1931.
En 1932, la décision est prise par la municipalité, approuvée par le préfet, d’aménager cette salle municipale avec une scène, un rideau de scène, des fauteuils (1200) et strapontins, des décors... ce qui nécessite aussi l’installation de lumières et une installation électrique adaptée, un balcon et une salle de cabine de cinéma. Les travaux seront achevés fin 1933 et la salle sera mise en service.
La façade est typique du style Art Déco. Style né dans les années 1910 avec des formes géométriques et symétriques. Le blason qui y figure est le tout premier blason de la ville. Il reprenait en haut à gauche et en bas à droite l’ancien blason de Neuilly-sur-Marne associé à la personnalité de Foulques (mort en l’an 1201), en haut à droite un monument en hommage aux soldats morts en 1870 et en bas à gauche les armes de Le Ragois de Bretonvilliers (mort en 1645), seigneur d’Avron. Au centre un petit écu contient les initiales de la ville de Neuilly-Plaisance.
L’ouverture de cette nouvelle salle entraînera la fermeture de la salle d’origine du Hameau de Neuilly-Plaisance qui disposait d’une salle appelée salle des Fêtes, située au 24 rue de Beauté (rue Paul Vaillant Couturier) souvent trop petite pour accueillir tous les participants. Elle sera transformée en cinéma puis deviendra supermarché.
Cet espace, appelé «Salle des Fêtes» va accueillir un grand nombre de spectacles de toute nature, des réunions, des manifestations.
De 1980 à 1984 la salle des Fêtes va être réhabilitée et modernisée pour la sécurité des spectateurs. Elle va devenir une salle polyvalente avec notamment des gradins escamotables pur optimiser l’infrastructure.
Puis en 1991, des aménagements scéniques et une régie apporteront un équipement optimal à cette salle qui devient espace culturel lui permettant d’accueillir tous types d’événements.
La salle des fêtes est située 11 avenue du Maréchal Foch à Neuilly-Plaisance. Elle est desservie par le 116 et le 127 à proximité.
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Emmaüs |
Cette maison de maître a été construite en 1865. Avant la guerre de 1939-45, une institution religieuse occupait ce lieu.
L’abbé Pierre, de son nom Henri Grouès, rachète cette ancienne propriété et la réhabilite avec Lucie Coutaz, sa camarade pendant la résistance. En 1949, ils fondent ensemble, à Neuilly-Plaisance, la première Communauté Emmaüs pour accueillir les sans-logis et les chiffonniers.
En 1864, Joseph Brauns, allemand de naissance, naturalisé américain et résidant à Paris achète auprès de M. Poulet-Langlet, propriétaire lotisseur de l’ensemble du hameau du Bois de Neuilly, toutes les parcelles du 32 à 50 avenue Paul Doumer, initialement 26 rue Caroline.
En 1865, il fait construire sur le terrain : une maison de maître, toujours présente aujourd’hui dans laquelle sont installés les Compagnons Emmaüs.
Derrière la maison se trouvent un grand jardin d’agrément avec un bassin, deux corps de bâtiment au fond du jardin avec chenil, poulailler, orangerie et enfin un grand jardin potager avec une serre et un petit bâtiment pour les instruments de jardinage. Entre les 2 jardins, un puits. L’ensemble mesure 7958 m², entouré de murs et une grille sur la façade de la rue Caroline (avenue Paul Doumer).
Il recevra des indemnités pour dommages sur sa maison, suite à la guerre contre les Prussiens de 1870 et retournera à la Nouvelle Orléans aux Etats-Unis en 1871, laissant la maison non habitée.
En 1875, après le décès de M. Brauns aux Etats-Unis, l’ensemble est vendu aux enchères et c’est Augustin Flageollet qui remporte cette propriété. Augustin Flageollet fera construire 2 pavillons semblables de part et d’autre de la maison de maître. A cette adresse, il y vit avec une famille de jardiniers et une autre famille avec cuisinière et cocher jusqu’en 1883 date de son décès.
C’est alors Ernest Fouquet, maire de Neuilly-sur-Marne, qui acquiert cette maison par adjudication en 1883. Il y demeurera jusqu’en 1892 à son décès. La maison est alors louée par les héritiers à la famille Schussel et leurs salariés jardiniers ou domestiques.
En 1901, la maison est adjugée au profit de Léon Galat, conseiller municipal de Neuilly-Plaisance auprès de Jean-Louis Fichot, maire, en surenchère de Charles Dumont, plâtrier à Neuilly-Plaisance et futur maire de la ville.
Différents propriétaires vont alors se succéder et certaines parcelles de terrains vont être détachées de la propriété au fil des années, mais il reste quand même 5000 m² ! En 1924, c’est Madame Georgette Parizot, institutrice et directrice d’école, récompensée de la légion d’honneur qui devient propriétaire mais n’occupe pas cette maison. Elle la louera à différentes associations. Par exemple en 1931 à l’Oeuvre de Saint-Jean qui y a transféré son siège social, (38 rue Caroline aujourd’hui Paul Doumer), fondée par M. le chanoine Chantrel, inspecteur de l’enseignement religieux de l’archidiocèse de Paris. C’est un enseignement qui prépare des jeunes gens à entrer au séminaire.
Dix ans plus tard, Madame Parizot se sépare de la propriété et la vend à Madame Decencière-Ferrandière. Celle-ci la laisse en dot en 1947 à sa fille Geneviève Marie Rose Ghislaine qui va la louer la même année à Henri Grouès dit l’Abbé Pierre.
Bien que député depuis 3 mandats, ce dernier vient d’être contraint de quitter son logement parisien et se retrouve démuni. Cette maison qui avait eu du charme, était délaissée depuis la guerre 1939-45, non entretenue depuis et le jardin envahi par des herbes folles et des ronces. Son mauvais état lui permet de la louer à un prix raisonnable. En novembre 1953 contraint de l’acheter ou de la quitter, il l’achètera avec l’aide d’amis et d’un généreux inconnu.
Aidée de son amie Lucie Coutaz, qu’il connaît de la Résistance, ils se mettent à restaurer ce qui avait été une maison de maître. Mais il y a de quoi bricoler : le plancher, les marches d’escalier, le plafond, les fenêtres et même des tuiles manquantes sur le toit sont à réparer.
L’Abbé Pierre jugeant cette maison bien trop grande pour eux deux, ambitionne d’abord d’en faire une auberge de jeunesse internationale et les premiers groupes arrivent pour les week-ends à partir de mai 1948. Mais très vite, l’Abbé Pierre découvre la misère des sans-logis et transforme l’auberge de jeunesse en un lieu d’accueil dont le premier compagnon sera Georges en 1949, ancien bagnard et suicidaire. Puis l’Abbé Pierre loge et nourrit des arrivants, hommes, femmes et enfants grâce à ses indemnités parlementaires.
L’abbé cloue à l’entrée du 38 de la rue, un panneau «Emmaüs» du nom du petit village en Palestine où deux des apôtres avaient accueilli le Christ ressuscité sans le reconnaître.
Malheureusement l’Abbé Pierre ne peut pas faire vivre tout ce monde. C’est un des compagnons, Auguste Le Gall qui va apporter la solution économique fondatrice du Mouvement : « Je connais un moyen de récupérer de l’argent sans mendier, c’est la récupération, la biffe ». Les chiffonniers bâtisseurs d’Emmaüs sont nés. Chiffonniers, car leur métier, c’est la « récup » et la débrouille, bâtisseurs, car le logement, c’est leur combat, et que tout l’argent récolté doit servir à construire des maisons.
Les premières années sont extrêmement dures à Neuilly-Plaisance. Lucie Coutaz s’en rappelle comme « des années noires ». C’est à cette époque, en 1950, que faute de place à Neuilly-Plaisance, l’Abbé Pierre ouvre un deuxième site, « la Réserve » dans une ancienne usine à gaz, qui deviendra la Communauté Emmaüs de Neuilly-sur-Marne. C’est le point de départ du mouvement Emmaüs présent en France dans de nombreuses villes.
Puis l’Abbé Pierre créé en 1971, Emmaüs International, mouvement de solidarité active contre la pauvreté et l’exclusion. Il réunit aujourd’hui 425 associations dans 41 pays répartis sur 4 continents.
En 1981, il reçoit la légion d’honneur.
L’abbé Pierre meurt en 2007 à l’âge de 95 ans. En tant que légataire universel, Emmaüs International a la responsabilité de protéger et faire vivre la mémoire de l’abbé Pierre et des combats menés sans relâche tout au long de sa vie.
En 2008, les communautés Emmaüs de Neuilly-Plaisance et Neuilly-sur-Marne se sont rapprochées pour mettre en commun leurs moyens logistiques et humains.
De très nombreux ouvrages et des films relatent sa vie et son parcours. Des informations et visuels sont consultables sur internet pour des récits complets sur la vie et l’engagement de l’Abbé Pierre.
Emmaüs Neuilly-Plaisance est situé 38 avenue Paul Doumer. Il est desservi par les bus 127 à 500 mètres et 114 à environ 350 mètres.
(1)Photos : © Emmaüs international, légataire universel de l’abbé Pierre. Les photos reproduites sont issues des archives de l’abbé Pierre et d’Emmaüs International déposées aux Archives Nationales du Monde du Travail à Roubaix (France).
Sources : Archives départementales de Seine-Saint-Denis, Archives de Paris, BnF, Sites web Emmaüs, livres de Lucie Coutaz : 40 ans avec l’Abbé Pierre et Pierre Lunel : l’insurgé de Dieu
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La gare RER |
Les Chemins de Fer Nogentais créent en août 1887 la première ligne de tramways allant de Vincennes jusqu’à Ville-Evrard avec arrêt à la Maltournée.
Cette halte se faisait ici à l’usine d’air comprimé, mode innovant de traction, et était obligatoire pour “charger” les réservoirs.
90 ans après, le 8 décembre 1977, c’est la station “Neuilly-Plaisance ” qui a pris la place de l’usine.
C’est à l’initiative du docteur Delthil, maire de Nogent-sur-Marne, soucieux d’améliorer la santé des malades internés à l’asile de Ville-Evrard par la visite régulière de leurs proches et parents, qu’est créé en 1883 un comité pour résoudre ce problème ainsi que l’absence de transport qui menace d’entraver la prospérité de la région. L’idée est de trouver le moyen de transporter des voyageurs de Vincennes à Ville-Evrard (Neuilly-sur-Marne) en passant entre autres arrêts par Neuilly-Plaisance à la Maltournée. La Compagnie des Chemins de Fer Nogentais (CFN), ancêtre de la RATP, est ainsi créée.
En 1885, le journal officiel promulgue le décret donnant à la compagnie Nogentaise la concession directe de la ligne Vincennes - Ville-Evrard.
Les travaux de construction des voies ont été menés rapidement avec le concours des Ponts et Chaussées, et ont démarré en mai 1886. L’inauguration de la ligne de tramways a eu lieu le 21 Août 1887 avec un éclatant succès.
En effet, les facilitées créées par ce nouveau mode de transport ont provoqué un déplacement énorme de voyageurs tel que la Compagnie a transporté, rien que le premier mois, en septembre, plus de 64 000 voyageurs alors que les recensements donnent 40 000 habitants pour les 3 communes : Neuilly-sur-Marne (y compris Neuilly-Plaisance), Nogent (y compris le Perreux) et Vincennes. Affluence qui a dépassé toutes les prévisions et le conseil décida de doubler le nombre des départs. La station de la Maltournée voit passer 34 381 voyageurs du 21 août au 31 décembre 1887, sachant que le hameau de Neuilly-Plaisance ne compte que 2 700 habitants !
Le système de traction choisi est à air comprimé inventé par M. Mekarski. La traction par chevaux était plus onéreuse, les machines à foyer trop polluantes pour les villes traversées (panache de fumée, bruit, échappement de vapeur, poussières et flammèches sur la voie publique) sachant que le respect de l’environnement était inscrit au cahier des charges.
Les avantages supplémentaires de la solution Mekarski sont un seul homme pour la conduite et la force de la machine qui permet de grimper les rampes à fortes déclivités.
C’est à l’emplacement de l’actuelle Gare du RER A Neuilly-Plaisance et de l’espace des arrêts d’autobus, qu’une usine d’air comprimée est construite, avec l’arrêt «Maltournée» sur le boulevard.
Elle est visible de loin avec sa cheminée. Elle comporte : chaufferie, salle de compression, salle des réservoirs d’air, réservoirs d’eau, ateliers de réparation, un système Dynamo pour l’électricité de l’usine, une salle de chargement, des remisages, un pavillon d’administration, une lampisterie, un atelier de menuiserie, un parc à charbon, etc.
L’arrêt à la Maltournée était obligatoire pour le chargement. Il durait 15 minutes à l’intérieur de l’usine avec déplacement des voyageurs. Il fut optimisé à 3 minutes après l’installation de bouches sur le boulevard pour éviter le transbordement des voyageurs.
Ce système sera un véritable succès et pour conclure il est à noter que M. Mekarski fit tous ses essais sur le train des carrières... de la voie Lamarque.
En 1900, les Chemins de fer nogentais électrifient ses voies par lignes aériennes et adoptent de nouvelles voitures automotrices Thomson-Houston.
Les Chemins de fer nogentais ont fusionné au 1er janvier 1921 avec les autres compagnies de tramways parisiens au sein de la Société des transports en commun de la région parisienne STCRP, ancêtre de la RATP, mais on continuera longtemps à parler des lignes du Nogentais.
Les tramways seront exploités jusque dans les années 1930 et progressivement remplacés entre 1934 et 1937 par des autobus. Une particularité : la numérotation des tramways est conservée vers celle des bus leur succédant. Par exemple, le 114 relie Neuilly-Plaisance à Vincennes en passant par le Perreux, le 113 va de Ville Evrard à Vincennes en suivant la RN34, le 116 dessert la gare de Rosny sous bois…
L’usine qui était devenue station d’alimentation électrique autonome de secours des tramways sera démolie en 1964.
En 1973, les travaux de la station du RER A Neuilly-Plaisance démarrent en commençant par la construction du viaduc sur des piliers de 6 m de haut qui fait une grande boucle au-dessus de la ville, entre la sortie du tunnel de Fontenay-sous-Bois et la traversée de la Marne, soit une longueur totale de 1367 mètres.
Le RER A prend son nom officiellement le 8 décembre 1977, le jour de l’inauguration de la ligne Vincennes > Noisy-le-Grand Mont d’Est avec arrêt à Neuilly-Plaisance. Après cette date, les aménagements de notre Gare se poursuivront, notamment l’environnement immédiat avec l’espace des autobus, les parkings, station de vélos et autres services innovants issus d’une collaboration entre la ville de Neuilly-Plaisance et la RATP.
La station Neuilly-Plaisance RER permet de relier Paris Centre en moins de 20 minutes. Elle est située boulevard Galliéni. Les bus 113, 114, 203, 214 permettent de rejoindre cette gare depuis les villes voisines.
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Les bords de Marne |
A l’origine de la Commune en 1892 et jusqu’en 1960, une usine de plâtre occupait cet espace avec des quais pour amarrer les péniches.
Dans son prolongement, de 1905 à 1970, le centre nautique de renom “Les Pingouins” a vu se disputer de grandes compétitions de natation.
En 1988, la ville de Neuilly-Plaisance aménage en promenade les six cents mètres de berge qu’elle possède, situés dans le quartier dit de la Maltournée.
En 1892, la Commune de Neuilly-Plaisance venait de se séparer de Neuilly-sur-Marne et obtenait, après une longue négociation, une portion de 600 mètres de berge ouverte sur la Marne.
A l’emplacement des bords de Marne tels qu’on peut s’y promener aujourd’hui, une usine de plâtre était installée. Elle appartenait aux Carrières d’Avron dont la propriétaire était Madame de Bonardi qui a laissé son nom à une rue qui s’appelle aujourd’hui rue du Bac. Par la suite, c’est Lamarque et Cie qui en assurait l’exploitation. Le plâtre provenait de ses carrières de gypse du Plateau d’Avron situées de part et d’autre de la côte des Fauvettes. Le début de l’extraction du gypse à cet emplacement date du 19e siècle et les roches extraites étaient transportées à travers la commune alors peu peuplée (1307 maisons en 1901), jusqu’au bord de la Marne grâce à une voie ferrée dont le tracé partiel existe toujours et qui porte le nom de voie Lamarque.
Le plâtre est fabriqué à partir des pierres de gypse extraites du sous-sol, concassées puis chauffées dans des fours. Une fois cuit et réduit en poudre, le gypse devient plâtre. Etre situé en bord de Marne était un avantage considérable car le plâtre ou le gypse pouvait être embarqué directement sur des péniches grâce à l’embarcadère et remonter jusqu’à Paris pour être vendu.
A la limite de Neuilly-sur-Marne il existait un autre embarcadère. Il permettait à l’usine Charlier & Salle d’embarquer le plâtre grâce à une autre voie étroite de chemin de fer qui passait par la rue Kennedy, puis le chemin Tortu jusqu’à la Marne au niveau du pont du chemin de fer. En effet les carrières de Charlier et Salle (précédemment Delamare, Gardel, Lagogué) étaient situées sur le versant sud de Plateau, dont l’entrée était située rue du Bois d’Avron, presque à l’emplacement de l’entrée du Parc des Coteaux d’Avron, chemin de Montgoméry.
Les usines et le port ont cessé leurs activités à la fin des années 1960.
A la limite du Perreux, ce n’était pas des industries mais une baignade qui avait été aménagée en 1905 et qui portait le nom de Pingouins de la Marne. Ce sont les frères Beauvoir Fernand et Jules, qui ont fait édifier cet endroit dont le siège était à Neuilly-Plaisance. Jusqu’en 1911 c’était surtout une réunion de camarades qui se retrouvaient en semaine et le week-end. Le 22 septembre 1911, il fait l’objet d’une déclaration à la Préfecture de Seine-et-Oise (département auquel appartenait Neuilly-Plaisance) ce qui lui donne une existence légale. Ce nom des Pingouins provient de pêcheurs qui étaient dérangés par les baignades des 2 frères et qui les avaient traités de «maudits pingouins»...
Les Pingouins ont appris à nager à de très nombreux enfants et adultes avec une section sportive pour le sauvetage, les plongeons. Les équipements étaient de tout premier ordre et uniques en France avec baignade, pontons, bateaux, plongeoir olympique... De nombreux records ont été battus aux Pingouins d’où sont sortis les plus grands champions.
A partir des années 1950 les baignades perdent progressivement de leur intérêt et seront délaissées au profit des piscines artificielles. C’est l’arrêté préfectoral de 1970 qui met fin aux activités interdisant la baignade dans la Marne. La pollution était telle qu’elle constituait un vrai danger de santé.
Les espaces sont donc abandonnés et seront réaménagés au fil des années. Dès 1973, l’immense chantier de construction du RER A et de son viaduc débute. Il s’achèvera avec l’inauguration en 1977 de la ligne de RER. Également, une phase inaugurée en 1988 : tout autour de la nouvelle place Montgomery, des bureaux, des commerces, des parkings, des rues comme Van Gogh et Cézanne et un chemin piéton doublé d’une piste cyclabe le long de la Marne du nom de Promenade Devambez, artiste peintre nocéen. Puis divers aménagements pour les bords de Marne d’aujourd’hui, comme l’embarcadère.
A pied, l’accès aux bords de Marne de Neuilly-Plaisance se fait par la place Montgomery, dans le prolongement de la voie Lamarque et même depuis la ville de Bry-sur-Marne en passant par l’accès piéton sous le pont du RER qui permet la traversée de la Marne. De nombreux transports en commun desservent les bords de Marne, le RER A, les bus 113, 114, 203, 214.
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La voie Lamarque |
Cette voie piétonne était à l’origine une voie de chemin de fer qui allait des carrières sous le Plateau d’Avron jusqu’à la Marne. Elle était utilisée jusqu’en 1960 pour acheminer le gypse provenant des usines de plâtre jusqu’au port de la Maltournée.
C’est l’exploitant des plâtrières “Lamarque & Cie”, qui a laissé son nom à cette coulée verte.
De la place Jean Mermoz jusqu’au boulevard Galliéni (ex. RN 34), c’était aussi le tracé du Tramway reliant Neuilly-Plaisance à la gare de Rosny-sous-Bois jusque dans les années 1930.
La voie Lamarque est un long chemin piéton de plus de 2 km qui traverse la ville, de la station du RER Neuilly-Plaisance, en partant du point le plus bas jusqu’à la rue du Bois d’Avron au plus haut. Il est bordé d’arbres, arbustes, haies, massifs de fleurs. C’est un exceptionnel parcours.
A l’origine, le nom Lamarque était le celui d’un exploitant d’une carrière de gypse située sur le flanc du Plateau d’Avron, de part et d’autre de la côte des Fauvettes. Le début de l’extraction du gypse à cet emplacement date du 19e siècle et les roches extraites étaient transportées à travers la commune alors peu peuplée (1307 maisons en 1901), jusqu’au bord de la Marne où elles étaient transformées en plâtre dans l’usine ou chargées sur des péniches grâce à l’embarcadère.
L’invention en 1875 de M. Paul Decauville a permis la construction d’une voie ferrée grâce à des rails à faible écartement, tout en métal y compris les traverses et donc facile à poser ou à démonter. Un petit fragment est visible à l’entrée «Bois d’Avron». Jusqu’à 25 wagons descendaient chargés de gypse.
De la Place Jean-Mermoz jusqu’au boulevard Galliéni (ex nationale 34), ce tronçon de la voie Lamarque était aussi le chemin du seul transport en commun passant par Neuilly-Plaisance, le tramway. Cette ligne de tramways venait de la Gare de Rosny-sous-Bois en passant par l’avenue Foch (avenue de la Station à l’époque) jusqu’à la Marne à la station Maltournée et ce jusque dans les années 1930 où il sera remplacé par les autobus avec un trajet un différent.
La voie ferrée est abandonnée en 1960 avec l’arrêt de la carrière. C’est en 1988 que la commune de Neuilly-Plaisance débutera l’aménagement de cet espace.
Trois tronçons : le premier : Gare RER > rue Faidherbe, le deuxième : rue Faidherbe > place Jean-Mermoz. Ces deux tronçons sont ouverts au public piéton en permanence. Le troisième : place Jean-Mermoz > rue du Bois d’Avron est fermé la nuit. Dix ans auront été nécessaires pour achever cette coulée verte, espace protégé.
Un chemin dans le prolongement de celui aboutissant rue du Bois d’Avron a été inauguré en 2015. Il mène au Parc des Coteaux d’Avron et se nomme chemin de Montgomery.
Ce dernier accès permet d’achever la traversée de la ville sur une voie exclusivement réservée aux piétons, depuis les bords de Marne jusqu’au plateau d’Avron en passant par les différents chemins du Parc des Coteaux d’Avron.
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Le chateau d'eau |
Mis en service en 1938, c’est à l’entreprise Larbanet de Suresnes qu’a été confiée la construction de ce château d’eau, en béton et d’une hauteur de 45 mètres. Approvisionné par l’usine de Neuilly-sur-Marne, il alimente en eau potable l’ensemble des habitations du Plateau d’Avron s’étendant sur trois communes.
En 2020, ce bâtiment a été inscrit sur la liste des bâtiments remarquables du Plan Local d’Urbanisme de Neuilly-Plaisance.
Jusqu’en 1895, les habitants du Plateau d’Avron avaient accès à l’eau uniquement à travers les nombreuses sources, les citernes récupérant l’eau de pluie et les puits creusés un peu partout dans les propriétés. Le sous-sol du Plateau d’Avron est en effet constitué de gypse recouvert de glaise imperméable. Les eaux de pluie ne pouvant pas s’écouler en profondeur, elles ont permis la formation d’une nappe phréatique qui perdure.
En 1885, désireuse d’améliorer son service de distribution, la compagnie générale des eaux décide de la construction d’un réservoir sur le Plateau d’Avron appelé «le Bassin» et situé sur le versant Nord du Plateau, avenue du Nord au niveau des numéros 79-85. Celui-ci va alimenter toutes les villes environnantes mais Avron situé au-dessus ne bénéficie que très peu de cette nouvelle infrastructure qui sera abandonnée au début des années 1900.
En 1894, c’est au point le plus élevé du Plateau d’Avron qu’un premier réservoir est construit et mis en service permettant aux avronnais de bénéficier enfin d’eau potable. Elle provenait de l’Usine de Neuilly-sur-Marne. Un second, d’une contenance de l’ordre de 1000 m3 contre 200 m3 pour le premier, est construit et mis en service en 1902. Ces deux réservoirs dépassent peu du sol car ils sont à demi enterrés mais leur situation sur ce point élevé du plateau permet d’avoir une pression suffisante pour alimenter les quelques maisons d’Avron et les villes environnantes.
Puis en 1932, la décision est prise de construire un château d’eau. C’est le spécialiste de la construction des châteaux d’eau de l’époque, Larbanet qui en assure la réalisation. Il sera construit en béton, comme l’église dont il est contemporain.
Il continue de recevoir l’eau par pompage de l’usine de Neuilly-sur-Marne et alimente toutes les maisons du Plateau d’Avron et villes environnantes.
Avec ses 45 mètres de haut, positionné sur le plus haut point du Plateau, il est l’une des structures la plus haute de la région, surplombant la vallée de la Marne.
Le 4 février 2020, après plusieurs années d’actions pour empêcher sa démolition nous pouvons lire : le château d’eau du Plateau d’Avron est un élément du patrimoine architectural et industriel local et peut, à ce titre, être identifié et protégé en application de l’article L. 151-19 du code de l’urbanisme.au Plan Local d’Urbanisme de la ville en tant que monument remarquable.
La municipalité et l’Association Mémoire Vivante du Plateau d’Avron, avec le soutien de nombreux nocéens et de villes voisines se mobilisèrent pour que ce classement puisse aboutir à la protection de ce château d’Eau visible des kilomètres à la ronde et le repère de la ville. En 2022, le Sedif (Syndicat des eaux d’Ile de France qui gère l’eau potable) a confirmé sa restauration à l’identique et sa conservation.
Le Château d’Eau est situé au 12 avenue de l’Est à Neuilly-Plaisance, au Plateau d’Avron. En face, à l’angle de l’avenue de l’Est et Daniel Perdrigé, on peut découvrir et admirer le Square du Château d’Eau qui a hérité de son nom.
Le bus 114 à l’arrêt Place Stalingrad est à 400 mètres.
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Le cinéma "La Fauvette" |
En 1898, le Syndicat d’Avron constitué alors par tous les habitants du Plateau d’Avron fait construire ce bâtiment pour servir de salle de réunion.
Il va aussi tenir lieu de salle de classe en attendant la construction de l’Ecole Edouard Herriot, puis de Salle des Fêtes d’Avron pour les scolaires, les clubs et les associations.
La Fauvette sera rénovée en 1989 et transformée en Cinéma, le seul de la commune. Il bénéficie du classement Art & Essai, label «Jeune Public» et label «Patrimoine et Répertoire».
En 1861 un banquier parisien au nom de Amédée de l’Isle crée une société pour acheter les terres du «Bois et Pelouse d’Avron», soit la quasi-totalité du Plateau d’Avron. Puis il propose la vente des terrains par lot et définit les règles de cohabitation dans un cahier des charges que chaque propriétaire devra respecter. Les premiers habitants élisent un syndic chargé de l’entretien, de l’administration, des chemins et voies publiques et même du règlement de police. Le Syndicat des Propriétaires d’Avron est né et se réunit dans un bâtiment de bois et de plâtre construit à l’emplacement de l’actuel cinéma.
En 1893, ce bâtiment va accueillir une école mixte pour les petits avronnais dont la scolarité au hameau de Neuilly-Plaisance ou de Neuilly-sur-Marne (dont dépend le Plateau d’Avron à cette époque) est irrégulière en l’absence de transport, faute de route. Mais l’état de ce hangar est trop précaire pour perdurer et en 1896, décision est prise de construire, en dur, un édifice solide pour et par le Syndicat. Le groupe scolaire connu sous le nom de Edouard Herriot sera construit en parallèle sur un terrain acquis par la commune et inauguré en 1899.
En trois ans, tout fut réglé malgré des surprises désagréables comme un sol glaiseux qui entraîna des fondations plus importantes et des prévisions budgétaires largement dépassées.
L’inauguration eu lieu en 1899, date gravée sur le fronton et le Syndicat d’Avron disposait désormais d’une salle des réunions et en était très fier.
Cette salle devint rapidement la Salle des Fêtes du Plateau d’Avron, accueillant les spectacles des sociétés lyriques et dansantes comme l’Amicale d’Avron puis La Fauvette, qui lui laissa son nom. Elle fut aussi utilisée pour tous les évènements organisés par les associations dont le Rigolos’Club pour les nombreuses fêtes, mais aussi par le groupe scolaire pour les remises de prix. Elle servit même de cantine lors de l’agrandissement de l’Ecole Edouard Herriot.
Dans les années 1970, cette salle accueillait encore des spectacles, des concerts organisés à l’initiative d’associations ou des Maisons des Jeunes et de la Culture.
A partir de 1980, la Commune, propriétaire depuis 1928 de la salle depuis qu’elle en avait hérité en même temps que des rues du Plateau d’Avron, entreprend de la restaurer et de lui donner une fonction : Cinéma, tout en conservant son cachet d’origine et son charme, façade en meulière et clocheton.
Roger Maudhuit, architecte, est chargé de la rénovation. Les décorateurs ont recréé l’esprit des théâtres du 19e siècle. De part et d’autre de la scène des peintures en trompe-l’œil, exécutées par Bernard Montagnana représentent des rideaux, des tentures et des spectateurs d’une autre époque. Les murs tendus de tissu rouge, les pilastres de stuc blanc, les fauteuils de velours rouge, confèrent à cette salle résolument «rétro» une atmosphère chaleureuse.
Le Cinéma La Fauvette sera inaugurée en 1989, soit 90 ans après sa construction par le Syndicat d’Avron, et devient le seul cinéma de Neuilly-Plaisance. Il est inscrit au PLU en tant que bâtiment remarquable. Le célèbre réalisateur Claude Miller (1942-2012) qui demeurait au Plateau d’Avron, en sera le parrain.
Ouverte 7/7 jours, la salle unique dispose de 123 places assises, de la climatisation et est accessible aux personnes en situation de handicap. Dotée des meilleures technologies, La Fauvette est équipée en 35 mm, numérique et numérique 3D, son dolby digital 7.1 .
L’établissement bénéficie du classement Art & Essai, du label Jeune Public et du label Patrimoine et Répertoire. Il est également adhérent à l’Agence du court-métrage et membre de Cinémas 93, le réseau des salles publiques et associatives de la Seine-Saint-Denis.
«Belle programmation, diversifiée et éclectique. Charme et confort pour cette petite salle de style Art Déco» un avis de spectateur parmi d’autres.
Ce cinéma est situé au 21 avenue Daniel Perdrigé (Place Stalingrad) à Neuilly-Plaisance, au Plateau d’Avron. Un repère de nivellement est visible sur le mur à droite de la porte.
Il est à l’arrêt Plateau d’Avron, Place Stalingrad du bus 114.
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Le monument aux morts du Plateau d'Avron |
Ce monument, en mémoire de tous les soldats tombés lors de la bataille du Plateau d’Avron de la guerre de 1870-1871, a été inauguré en décembre 1878.
Les 4 canons “Parrott” provenant de la campagne du Mexique ont été offerts par le Président de la République Jules Grévy, à la demande de M. Finart d’Allonville du Syndicat d’Avron.
Une cérémonie a lieu tous les ans en décembre, à la date anniversaire.
Le monument aux morts est situé chemin des Pelouses d’Avron, au Plateau d’Avron sur la commune de Neuilly-Plaisance. Il est en forme d’obélisque sur un socle carré de 1,50 m, surmonté d’une pyramide quadrangulaire de 2 m de haut. Il est entouré d’une grille en ferronnerie à l’intérieur de laquelle ont été placés 4 canons «Parrott» (nom de l’inventeur) provenant de la campagne du Mexique et offerts par M. Jules Grévy, alors président de la République française.
Des ifs, au nombre de 8 sont situés dans les angles, 2 par 2 de part et d’autre des canons. Ils sont inscrits au PLU de Neuilly-Plaisance dans la liste des arbres remarquables à protéger.
L’Histoire. En 1870, le Plateau d’Avron alors Hameau dépendant de Neuilly-sur-Marne, est une position plus que stratégique pour les soldats français en lutte contre les Prussiens. Pour empêcher les armées de Bismarck de marcher sur Paris, les soldats, marins, artilleurs ont payé un lourd tribut à la puissante artillerie prussienne. Les 27 et 28 décembre 1870, le Plateau d’Avron fut bombardé puis évacué après une défense héroïque.
Cinq ans plus tard, le 20 décembre 1875, un appel est lancé aux «concitoyens» pour l’érection d’un monument à la mémoire des soldats français tombés au Plateau d’Avron. La souscription est ouverte.
Le 30 décembre 1878, aura lieu l’inauguration du Monument d’Avron, en présence d’une foule composée d’anciens militaires qui avaient pris part au combat, de la musique du 13e régiment d’artillerie, des personnalités et les élus de la ville et des villes voisines au nombre d’une vingtaine (Villemomble, Gagny, Le Raincy, Nogent, Fontenay...), maires, préfets, députés, hauts gradés militaires, pompiers, etc. Environ 4000 personnes gravirent le plateau.
Le 27 décembre 1886, les restes des soldats abrités au cimetière de Neuilly-sur-Marne sont transportés solennellement au Monument d’Avron. Il s’agit de 6 cercueils renfermant les ossements de 83 soldats.
Depuis 1878, chaque année à fin décembre, une commémoration a lieu en présence des élus, de nocéens et habitants de villes voisines, des pompiers, d’associations telles le Souvenir Français, les anciens combattants ou Mémoire Vivante du Plateau d’Avron. Au début du 20e siècle, ces commémorations réunissaient chaque année plusieurs milliers de personnes.
2020. Une plaque a été ajoutée au pied du Monument d’Avron à l’occasion du 150e anniversaire.
Ce monument a fait l’objet, fin 19e début du 20e siècle, de l’édition de plus de 50 cartes postales différentes.
Plusieurs inscriptions figurent sur le monument : Gravé sur la pyramide : «A la mémoire des défenseurs de la patrie morts au champ d’honneur 1870» Sur une plaque fixée sur le socle : «En ce lieu, le 25 décembre 1886 ont été inhumés les corps de soldats de l’armée française tués lors de la bataille du Plateau d’Avron 1870-1871 - 15.12.90» Posées au pied du socle, 2 plaques : -Ville de Neuilly-Plaisance - Guerre 1870-1871 - Devant ce monument dédié «aux défenseurs de la patrie, morts au champ d’honneur» a été commémoré le «140ème anniversaire de la bataille du plateau d’Avron», le samedi 18 décembre 2010, en présence de Christian Demuynck, Sénateur-Maire, d’Élus nationaux, départementaux et municipaux de Neuilly-Plaisance et des communes avoisinantes, des responsables d’associations d’anciens combattants, du Souvenir, de la Croix Rouge Française, et leurs drapeaux, des nocéennes et des nocéens et des habitants des communes limitrophes. - Ville de Neuilly-Plaisance - Guerre 1870-1871 - 150ème anniversaire de la bataille du plateau d’Avron, le 12 décembre 2020. Hommage a été rendu à tous les combattants de ce conflit «morts pour la France au champ d’honneur» et à toutes les victimes civiles de notre région. Par M. Christian Demuynck, Maire, Mme Michèle Choulet, Conseillère départementale et les conseils municipaux de Neuilly-Plaisance et de Rosny-sous-Bois
Sur pied, un panneau informatif résumant le pourquoi de ces lieux.
Sur les grilles, 1 plaque fixée : Ces canons ont été offerts par M. Jules GRÉVY, président de la République française par décret du 14.02.1887. Ces «bouches à feu» ont participé à la Campagne du Mexique (1862-1867).
Pour rejoindre ce monument par les transports en commun, il faut prendre l’autobus 114 jusqu’à l’arrêt Place Stalingrad puis poursuivre à pied pendant 600 mètres.
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La ferme Terrisse |
Ce bâtiment a été construit en 1896 par Augustin Gaveau pour abriter ses écuries. Celles-ci ont été transformées en «vacherie» en 1900.
Cette bâtisse nommée “Ferme Modèle” fut la propriété de la famille Combes en 1922 puis de la famille Terrisse jusqu’en 1989, date de la fin de l’exploitation.
Elle aura été la dernière ferme de Neuilly-Plaisance.
En juillet 1896, M.et Mme Augustin Gaveau achète un terrain situé au 10 avenue de la Prairie (avenue Danielle Casanova) de plus de 1000 m². A l’origine, ce terrain appartenait à M. Poulet-Langlet, lotisseur de la Commune à partir de 1862. La famille devient également propriétaire de son nouveau lieu d’habitation au 8 de l’avenue de la Prairie, juste à côté.
La famille Gaveau demeure déjà à Neuilly-Plaisance au 15 rue du Bois de Neuilly (rue Pasteur) et Augustin Gaveau est conseiller municipal de Neuilly-Plaisance dans l’équipe du Maire Louis Bordier. Augustin est le fils de Joseph Gabriel Gaveau qui a fondé en 1847 une manufacture de pianos restés célèbres. Six de ses sept enfants vont créer la plus grande entreprise de Fontenay, à l’époque. Ils emploient plus de 400 personnes et produisent plus de 2000 pianos par an commercialisés en France et à l’étranger. L’usine est à son apogée après la dernière guerre mondiale mais connaîtra un déclin après avoir subit différents dommages dont un très grave incendie, jusqu’à fermer ses portes en 1971.
C’est en 1907 que l’un des fils Gaveau, Etienne crée une grande salle, ultra-moderne, permettant de promouvoir la qualité de ses pianos grâce à une acoustique exceptionnelle : la salle Gaveau, lieu unique encore aujourd’hui.
Nous revenons en 1896, où Augustin Gaveau fait construire les bâtiments, remises et écuries de chevaux de course. Trois ans plus tard, ses deux propriétés sont saisies, celles du 8 et du 10 de l’avenue de la Prairie. Il reprendra son activité de facteur de pianos et créera sa propre marque en 1911, «Augustin Gaveau» avec succès. C’est un Monsieur Renault, carrossier, qui deviendra propriétaire.
Ce dernier transforme les écuries et en 1904, une enquête publique de huit jours est ouverte à la mairie de Neuilly-Plaisance pour l’établissement d’une “vacherie” avenue de la Prairie, n° 10.
A partir de 1906 jusqu’en 1921, c’est une famille suisse, parents et enfants, de laitiers-nourrisseurs qui est présente dans ces bâtiments.
En 1922, Joseph Combes et son épouse Jeanne deviennent propriétaires. Ils possédaient jusqu’à présent une ferme aux Buttes Chaumont à Paris, mais les fermes parisiennes tendent à disparaître. Marie Combes, leur fille, épouse Adrien Terrisse en 1920.
Adrien Terrisse est alors laitier et propriétaire de la Ferme Terrisse à Paris, 273 rue de Belleville. Celle-ci fermera ses portes en 1942, elle aura été la dernière ferme à Paris.
Marie et Adrien Terrisse s’installent à Neuilly-Plaisance pour prendre la suite des parents Combe, et la ferme devient «Ferme Modèle Terrisse».
Adrien et Marie Terrisse ont 2 enfants : Marcel et Raymonde qui hériteront.
Des nocéens se souviennent: «Monsieur Marcel Terrisse était un homme adorable. Enfant, j’allais voir les vaches dans l’étable».
«A la Ferme Terrisse, j’allais chercher du lait, des œufs et des yaourts». «Quand j’étais petite, j’allais tous les jours chercher du lait frais».
En 1989, la famille Terrisse ferme la dernière «Vacherie» de Neuilly-Plaisance ! Les exigences sanitaires, l’urbanisation ne permettent plus l’exploitation d’une ferme en ville.
Pour que ce vestige du passé agricole de la ville ne disparaisse pas, la mairie de Neuilly-Plaisance a racheté la ferme en 2013 aux consorts Terrisse, afin de la réhabiliter pour accueillir des services municipaux.
La façade de la ferme est visible au 10 avenue Danielle Casanova à Neuilly-Plaisance. Elle est desservie par le bus 116 à 150 mètres.
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L'église Notre-Dame de l'Assomption |
L’abbé Ernest Laforge, et André Commecy propriétaire du terrain, sont à l’origine de l’édification de cette église financée par les habitants, dont la première pierre a été posée en novembre 1932.
L’architecte est Henri Conus.
L’abbé Laforge, décédé en 1943, repose en cette église pour laquelle il s’est tant investi.
Notre-Dame d’Avron est protégée et inscrite au titre des Monuments historiques depuis 2004.
Neuilly-Plaisance possédait depuis 1873 son église, Saint-Henri, qui avait été offerte à la commune par Charles Henri Poulet-Langlet, mais elle était trop éloignée du Plateau d’Avron et faute de transport, il fallait s’y rendre à pied.
En 1908, l’abbé Chauvière conscient des difficultés, propose de louer une salle du Café-Hôtel-Restaurant dénommé «Le Casino», pour assurer des offices et le catéchisme. Le bail ne fût pas renouvelé en 1919 et c’est en plein air dans le jardin de la famille Commecy que les offices ont pu se tenir.
Cette situation ne pouvait perdurer et le projet d’édifier une église au Plateau d’Avron se précisa dans les années 1925-1927. L’abbé Laforge, nommé depuis 1914 pour aider l’abbé Chauvière (qui avait quitté la paroisse à cette époque), conscient que cette situation ne pouvait pas durer n’eut de cesse de convaincre l’Évêché de Versailles de cette absolue nécessité d’une église au Plateau d’Avron.
Monsieur Commecy cède à l’Évêché en 1928, un terrain boisé au sol marécageux pour une somme presque symbolique.
Restait à trouver les fonds pour la construction. L’abbé Laforge se démena sur tous les fronts et multiplia les actions dans diverses kermesses des villes et paroisses environnantes, mais aussi jusqu’à Paris pour y vendre des travaux des dames patronnesses : broderies, napperons et nappes, ainsi que divers biens donnés çà et là. Une souscription est organisée auprès des paroissiens. Tous les Avronnais se mobilisent : croyants, non croyants, protestants, communistes, francs-maçons et laïques républicains. Pas moins de 7400 dons en tous genres (espèces, or, argent) furent enregistrés au fil des ans pour permettre au projet de se réaliser.
Puis, les plans, dessinés par un architecte local, Henri Conus, sont officiellement présentés le 21 octobre 1932 et la pose de la première pierre se fait quelques jours plus tard, le 11 novembre, en présence d'un millier de personnes.
C'est au cours de cette cérémonie que la future église est dédiée à Notre-Dame de l'Assomption.
La construction fut réalisée en béton, matériau qui avait été mis à la mode par les frères Perret au début du 20e siècle, pour la construction de nombreux édifices (notamment l’église du Raincy ou le clocher de Villemomble). A l’observation, la voûte, réalisée en briques apparentes, rappelle effectivement une coque de chaloupe renversée. Enfin, certains voient dans l’édifice des touches d’art baroque des années 1920.
Henri Conus était très fier de cette réalisation, c’est certainement l’œuvre qui lui tenait le plus à cœur. Il était à l’origine de la reconstruction de plusieurs églises, ainsi que de nombreux bâtiments communaux à Neuilly-Plaisance, en particulier des écoles.
Après l'inauguration de l’église en avril 1934, il restait de nombreuses finitions à réaliser et notamment la mise en place des cloches. Cette mise en place eut lieu en 1941.
Le 1er octobre 1958, par ordonnance de Monseigneur Renard, évêque de Versailles, Notre-Dame d'Avron fut érigée en paroisse.
Par son implantation le clocher de l’église Notre-Dame de l’Assomption (Notre-Dame d’Avron) est le clocher le plus haut de la Seine-Saint-Denis, d’où l’on a une vue remarquable, comme s’en étonnaient, chaque année, les visiteurs à l’occasion des journées du patrimoine, lorsque l’ascension du clocher était ouverte au public. Il culmine à 144 m d’altitude.
Grâce à ce clocher, le Plateau d’Avron est visible de toutes parts aux alentours.
L'abbé Laforge, décédé le 28 septembre 1943 à l'âge de 67 ans avait une seule et dernière volonté : reposer dans sa chère Église d'Avron. Son souhait fut exaucé quelques années plus tard grâce à une autorisation exceptionnelle et à l'opiniâtreté de familles avronnaises.
L’association Mémoire Vivante du Plateau d'Avron a entrepris en 2001 une démarche auprès de la Direction Régionale des Affaires Culturelles pour l’inscription de l’église au titre des Monuments Historiques. Ce sera chose faite pour les façades et toitures, l’ensemble des vitraux dont 26 exécutés par le maître-verrier Louis Barillet et du mobilier (chemin de croix, fonts baptismaux, consoles, statue de la Vierge et du Sacré-Cœur) sont désormais protégés, inscription par arrêté du 2 février 2004.
En visitant l’église vous verrez deux autres vitraux en façade. Réalisés en 2017 à l’initiative de Charles et Régine Vavassori, l’un a été financé par eux et l’autre par le Cercle des Bergamasques.
Devant l'église, se trouvent 2 chênes classés "Arbre remarquable" en 2020 par la commune. Ces arbres avaient été plantés en 1870 au cours de la Bataille d'Avron lorsque l'armée prussienne avait dévasté le Plateau d'Avron.
Cette église est située au Plateau d'Avron 41 avenue des Fauvettes à Neuilly-Plaisance, à l'angle de l'avenue Daniel Perdrigé. Elle est desservie par le bus 114 à l’arrêt avenue de Rosny à 150 m ou plateau d’Avron-place Stalingrad.
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Le parc des Coteaux d'Avron - Les carrières |
Depuis des temps très anciens, le sous-sol du Plateau d’Avron a été exploité pour en extraire le gypse. D’abord à ciel ouvert, puis à travers des galeries, trois plâtrières cohabitaient : Lamarque, Lagogué devenu Charlier & Salle et Dumont jusque dans les années 1970.
Dans ces usines le gypse était transformé en plâtre pour tous les usages, du bâtiment au dentaire.
Les galeries ont été remblayées dans les années 1980 pour devenir le Parc des Coteaux d’Avron depuis le 31 décembre 1999.
Le plateau d’Avron, comme toutes les buttes témoins qui forment le relief de la région parisienne, est composé de différentes couches de gypse recouvertes de marnes (argile, glaise). La couche de terre arable qui les recouvre est très mince.
Le gypse est une roche blanche. Une fois chauffé, le gypse perd l’eau qu’il contenait naturellement. On le pulvérise alors pour le transformer en poudre et obtenir ainsi du plâtre.
Les Egyptiens, les Grecs et autres peuples méditerranéens, les Romains utilisaient le gypse pour leurs constructions et en France des fouilles ont mis à jour des murs en plâtre de la période gallo-romaine. Cette exploitation artisanale se poursuivit au cours des siècles. Les plus anciennes cartographies retrouvées mentionnent les carrières du Plateau d’Avron dont l’exploitation a pu commencer au Moyen-âge.
Sur le versant sud du Plateau d’Avron, au nord de la Commune, l’exploitation a débuté en surface par une carrière à ciel ouvert, puis en souterrain avec des galeries, allant quelquefois jusqu’à trois niveaux qui correspondaient à trois «masses» de gypse à extraire.
Depuis le début du 20e siècle, le gypse, extrait à l’aide d’explosifs était soit emmené à l’état brut par une voie ferrée étroite jusqu’à la Marne d’où il était embarqué sur des péniches, soit transformé sur place dans les plâtrières.
Il a fallu attendre les années 1950 pour que se modernise la fabrication de certains plâtres destinés aux chirurgiens, aux dentistes, aux staffeurs. Le plâtre de construction qu’il soit dit « gros ou fin » a conservé les mêmes techniques ancestrales de cuisson au bois, de broyage des pierres à la meule. Les plâtres exigeant des qualités de finesse, de temps de prise plus précis (dentaires ou chirurgicaux) étaient cuits dans des fours de boulanger selon la même technique que le pain. Il est évident qu’il était très difficile d’avoir une température et une cuisson homogène dans tous les blocs de gypse c’est pourquoi, le modernisme vit apparaître les fours à autoclave qui fonctionnaient en continu.
Les galeries qui n’étaient plus exploitées servaient de champignonnières, le champignon de Paris connaissant depuis longtemps un succès culinaire incontesté poussait sur un lit de fumier de cheval. Celui-ci était stocké en grands tas fumants en bas du coteau.
L’argile verte était également extraite et transformée en briques et tuiles comme à la Briqueterie de la Marne par exemple appartenant à l’usine de plâtre Charlier & Salle.
Mais vint le temps où poursuivre cette exploitation revenait à sous miner Avron, ce qui était impensable. Depuis longtemps déjà, plusieurs petites maisons appartenant aux propriétaires des carrières qui y logeaient une partie de leurs ouvriers italiens, s’étaient effondrées et avaient glissé jusqu’à disparaître. De plus, en 1962, vint l’interdiction d’exploiter le gypse en carrières souterraines dans l’ancien département de la Seine.
Cette industrie minière a été durant longtemps très importante pour la commune et a nécessité une main d’œuvre conséquente jusque dans les années 1970 où les usines ont été progressivement fermées.
Dans les années 1980 les espaces et les galeries ont été remblayés et comblés pour laisser place à un grand parc de 31 hectares, qui a ouvert ses portes le 31 décembre 1999, et classé en zone Natura 2000. Il présente un intérêt écologique pour sa faune et sa flore grâce aux zones biotopes protégées.
Et quand on se promène sur la Prairie du parc des Coteaux d’Avron avec son jardin botanique, où se passent de grandes animations comme La Fête du Parc ou La Fête de la Rentrée, on ne peut imaginer qu’à l’origine c’était un immense trou ! Nous disposons heureusement d’iconographie ancienne et notamment des cartes postales car il est difficile de nos jours de visualiser l’impact qu’avaient les carrières sur le paysage.
Plusieurs entrées pour parcourir ce parc : rue du Bois d’Avron dans le prolongement de la voie Lamarque, à l’angle de la rue des Loges d’Avron et du Président Kennedy, au bout de la rue Alexander Fleming, et au plateau d’Avron, face au 3 chemin des Pelouses d’Avron.
Le bus 114 dessert les entrées à plus ou moins de distance selon l’accès choisi.
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Le groupe scolaire d'Avron |
Le groupe scolaire d'Avron Les enfants de l’ensemble du plateau d’Avron ont pu enfin, à la rentrée 1899, intégrer une école «en dur» construite sous la direction de l’architecte Henri Conus. Deux classes pouvaient accueillir 80 enfants. Le bâtiment sera rapidement agrandi une première fois en 1930, puis une seconde fois en 1952 ce qui permettra de supprimer les classes provisoires en bois. C’est à cette date qu'il sera nommé Groupe scolaire Edouard Herriot. L’évolution démographique nécessitera la construction d’un dernier bâtiment qui verra le jour en 1964.
La loi Jules Ferry rendant l’école obligatoire, date de 1882, soit vingt ans après le lotissement du Plateau d’Avron de 1862 et dix ans avant la création de la commune de Neuilly-Plaisance en 1892. Pour se rendre à l’école, les enfants du plateau n’avaient d’autre choix que d’emprunter un chemin escarpé à travers les vignes pour aller jusqu’au village de Neuilly-sur-Marne et plus tard, à Neuilly-Plaisance descendaient la côte des Fauvettes, un vrai précipice à l’époque ! Les trajets se révélaient longs, pénibles en hiver et l’assiduité n’était pas de mise.
En 1893, grâce à la mobilisation de la nouvelle commune et des avronnais, une réponse est trouvée avec le partage de la salle de réunion des co-propriétaires, (alors une construction sommaire de bois et de plâtre) située à l’emplacement de l’actuel Cinéma La Fauvette. C’est dans cet abri rudimentaire, sur des bancs de fortune que s’assirent les écoliers, garçons et filles, avec pour institutrice Madame Célestine Mellin, laquelle enseignera à Avron jusqu’en 1924.
Cette solution ne pouvait être que provisoire et alors que depuis près de 10 ans, la construction d’une école était demandée pour Avron, l’administration, si elle ne contestait pas son utilité, n’était pas disposée à participer aux dépenses, notamment parce que la population du plateau se répartissait entre 3 communes, Neuilly-Plaisance, Rosny et Villemomble, et que ces deux dernières n’étaient pas rattachées au même département. L’administration finira par accepter de contribuer au financement.
L’inauguration de l’école, le 4 juin 1899, donna lieu à une grande fête avec discours de personnalités présentes telles que l’inspecteur d’académie pour le ministre de l’instruction publique, les maires des villes alentours, le député, le sénateur, le syndic d’Avron, les représentants au Conseil Général, et bien sûr M. Fichot, maire de Neuilly-Plaisance. La journée s’est terminée par un concert sur le rond-point et un bal dans la salle des fêtes.
C’est donc en octobre 1899 que 41 garçons et 39 filles ont pu faire la rentrée des classes avec enthousiasme dans un bâtiment avec des pupitres, des bancs et le matériel scolaire adapté.
Puis très vite, des démarches sont engagées pour l’achat de terrains jouxtant l’école en prévision d’un agrandissement. Une nouvelle construction en partie en meulière, sera faite au début des années 1930, dans le prolongement du bâtiment existant, sur l’avenue Daniel Perdrigé. Elle sera dédiée aux filles. Une cantine sera construite avec deux réfectoires, garçons et filles séparés, ce qui permettra aux enfants de déjeuner une cuisine faite sur place.
En retrait, derrière la nouvelle cour, séparée d’un mur pour les filles et les garçons, un petit bâtiment hébergera une classe maternelle. Ce dernier était décoré d’une frise représentant des petites souris, la même que celle que l’on peut encore voir sur la façade du bazar de l’époque devenu Pizzeria, place Stalingrad.
Parallèlement, pour les besoins grandissants de la population, un baraquement en bois, édifié sur pilotis, est installé sur un terrain, en face de l’école, à l’angle de l’avenue Daniel Perdrigé et Xavier Gout. Il comporte deux classes, l’une pour les garçons, l’autre pour les filles.
Puis, au début des années 1950, devant la pression démographique, un autre bâtiment vient prolonger sur l’avenue Daniel Perdrigé, le dernier réalisé. Il comporte quatre classes, ce qui permettra d’abandonner celles en bois qui seront détruites en 1954. Ce nouveau bâtiment va modifier l’affectation des classes. Le premier et second bâtiment sera réservé aux filles et le nouveau aux garçons. Ce groupe scolaire, inauguré le 30 novembre 1952, prend à cette occasion le nom d’Edouard Herriot. Cet homme politique était particulièrement engagé dans l’éducation, la culture et bon nombre d’établissements scolaires en France portent son nom. Ce groupe scolaire, exemple d’architecture d’équipement public de la fin du 19e siècle est protégé en tant que « bâtiment remarquable ».
Enfin, pour accueillir les enfants d’Avron toujours plus nombreux, mais aussi ceux du quartier du Bel Air à Neuilly-Plaisance, un grand bâtiment est construit pour la rentrée 1964, dont l’entrée se fait par le 10 de l’avenue Aristide Briand. En ce même lieu, sont implantés un restaurant scolaire, un gymnase et un terrain de sport. Les classes sont alors mixtes.
Il a fallu, pour ce faire, acheter les parcelles alentour et détruire les logements de l’hôtel Ginevra. Des arbres ont été épargnés et sont inscrits sur la liste des arbres remarquables. Il s’agit d’un ensemble de douze ifs et d’un chêne.
Le bâtiment des maternelles est aussi démoli et les petits bénéficient d’une nouvelle école spécialement construite au 40 avenue des Fauvettes, nommée maternelle Paul Letombe, nom d’un avronnais notable, ancien maire adjoint de la ville, délégué à l’éducation nationale.
Le groupe scolaire Edouard Herriot, régulièrement entretenu et modernisé, accueille aujourd’hui plus de 200 élèves, les plus grands dans le bâtiment construit en 1964 et les plus petits dans les classes de l’école agrandie dans les années 1930. Entre les deux, une des cours de récréation a été végétalisée et transformée en espace découverte de la nature dans le cadre du programme « oasis ».
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