L'Histoire de Neuilly-Plaisance
Retrouvez l’histoire de la naissance de Neuilly-Plaisance, de l’ère des lotisseurs à la séparation des communes de Neuilly-sur-Marne et Neuilly-Plaisance par consentement mutuel. Mais également la loi de création de la commune, promulguée par le Président Carnot le 13 avril 1892, les premiers pas de Neuilly-Plaisance avec le récit de la fête qui a célébré la commune et quelques mots sur les vignes nocéennes. Découvrez également les lieux du Souvenir de Neuilly-Plaisance.
L’ère des lotisseurs |
Du Second Empire à la guerre de 1870Marécages du côté de la Marne, vignes sur les coteaux qui grimpent vers le plateau d’Avron, bois sans doute habités par quelques bûcherons, quatre ou cinq maisons, quelques prés et cultures, tel est au milieu du 19ème siècle le paysage de ce qui deviendra Neuilly-Plaisance. En fait, c’est le village de Neuilly-sur-Marne qui regroupait la quasi-totalité des "feux" : en 1792, la population comptait déjà près de six cent vingt habitants. Il faut attendre le développement rapide des affaires sous le Second Empire pour que le fils d’un notaire parisien, Charles, Henri, Désiré Poulet-Langlet, achète les terres boisées et marécageuses qui recouvraient l’actuel territoire de Neuilly-Plaisance. Les actes notariés passés en 1861 devant maître Carré, notaire à Neuilly-sur-Marne, indiquent les noms des propriétaires qui cèdent leurs terres au futur lotisseur, ainsi que leur superficie et leur prix. Un calcul rapide montre que l’acheteur fait une très bonne opération. Poulet-Langlet acquiert environ 80 hectares pour 252 000 francs, soit un quart de la superficie de la future commune. Les terres achetées en moyenne 30 centimes le mètre seront revendues de 75 centimes à 2 francs avec une majoration de 25 à 50 centimes si elles portent des vignes ou des arbres fruitiers. L’acte de vente prévoyait que le lotisseur s’engageait à créer un certain nombre de voies. Les voies principales devaient avoir au moins dix mètres de largeur : avenues de la Station, Sainte-Anne, Léopold et de Plaisance ; les voies secondaires huit mètres : rues de la Marne, de Beauté, de la Pelouse, des Cultures Maraîchères, des Belles-Vues, Caroline, du Bois d’Avron, des Potagers, Saint-Fiacre, du Coteau des Vignes et Clémentine ; les autres voies étaient des voies publiques existantes : chemin des Cahouettes, ruelle du Bois de Neuilly, chemin vicinal de Rosny à Neuilly, chemin des Vaches et enfin chemins de Meaux et de la Maison Blanche. Le cahier des charges prescrivait aussi un certain nombre d’engagements de Poulet-Langlet : prohibition d’implantation d’établissements insalubres répandant de mauvaises odeurs, interdiction d’exploiter des carrières à plâtre pendant une période de sept ans. Ces territoires se peuplèrent rapidement. Poulet-Langlet installa un bureau de vente dans une maison en bordure de la route de Strasbourg (RN 34). En divers endroits, et en vue d’activer les ventes, il construisit lui-même quelques maisons qui furent ainsi les premières de l’agglomération nouvelle. L’une était située rue des Deux Hameaux, une autre dans la même rue louée par Bourey, une troisième à l’angle du Canal et de la rue du Milieu, une quatrième enfin, louée à Genty, se profilait près du bassin du Canal et de la Cascade. L’agglomération prit alors le nom de Neuilly-sous-Bois. De son côté, Madame de Verdière avait construit quelques maisons dans les parages de la rue Désiré et le lotisseur en avait la gestion. Seule la partie basse boisée fut d’abord quadrillée en six cents lots, presque tous vendus en 1864. Devant le succès de cette opération, Poulet-Langlet se rendit acquéreur du Grand Marais, zone très étendue qui avoisinait Fontenay-sous-Bois. Plus tard, il acheta le Petit Marais qui constituait une division du Val Plaisance. Ces terrains étaient de faible valeur et ne se vendaient guère plus de 15 centimes le mètre. Entreprenant l’œuvre indispensable d’assainissement de ces lieux, Poulet-Langlet fit creuser un canal qui porta son nom. Dans le cahier des charges de 1863 il était stipulé que la navigation y était permise mais que les nacelles devaient être de la plus petite dimension, faites et conduites de manière à ne pouvoir endommager ni les berges ni les talus, et ne pas se nuire réciproquement en navigant. Ce canal suivait le cours d’un ruisseau venant de Fontenay-sous-Bois dont on avait approfondi le lit : la rivière Madame. Il commençait au passage Gauthier, passait entre les rues du Chalet et de la Prairie, traversait sous l’avenue du Bois de Neuilly, sous les chemins de Meaux et des Promenades. Il gagnait alors l’avenue Faidherbe à travers les propriétés avoisinantes, puis longeait la rue du Canal jusqu’au boulevard de la Marne, rivière dans laquelle il se jetait. Le drainage avait été efficace mais les eaux répandaient sur tout leur parcours une odeur pestilentielle. Elle provenait d’une part des maisons voisines qui y déversaient leurs eaux usées et d’autre part de Fontenay-sous-Bois et Rosny-sous-Bois qui y envoyaient leurs égouts, bientôt rejoints par ceux du Perreux. Devant cette nuisance, qui allait vite devenir insupportable pour les riverains et les alentours proches, la municipalité fut conduite à engager près de 30 ans plus tard, un programme d’assainissement qui était également destiné à drainer l’immense marécage de la mare au Nombry, l’actuel stade municipal. Quant au plateau d’Avron au sous-sol glaiseux, il était souvent inondé en maints endroits avec formation de mares permanentes : avenues des Vignes, de Rosny, de l’Ouest et Grande Avenue. Poulet-Langlet poursuivit sa vaste entreprise et lotit également le Jardin des plantes. Le hameau du Bois de Neuilly était réputé pour son bon air et la proximité de la Marne en faisait un endroit recherché des Parisiens. Près de la rivière, les parties les plus basses n’étaient que des marécages impraticables. Après la guerre de 1870Dès que la Guerre de 1870 fut terminée, Poulet-Langlet reprit ses activités de lotisseur et rouvrit son bureau de vente de l’ex-route impériale. C’est à ce moment que l’expansion de l’agglomération prit son réel essor. Si, en effet, beaucoup de terrains avaient été vendus au cours des premières opérations, en revanche peu de maisons étaient construites ainsi que l’attestent les cartes de l’époque. Seuls quelques pâtés de pavillons constituaient l’embryon de la future commune. Ils se situaient pour l’essentiel long de la route qui va de la Maltournée à l’église, ainsi qu’aux environs des rues Désiré, de la Station et des Belles Vues, toutes parties composant Neuilly-sous-Bois. A la requête des syndicats de propriétaires, le conseil municipal de Neuilly-sur-Marne, dans sa séance du 13 mai 1868, décidait d’appeler les deux hameaux Neuilly-Plaisance. Leurs élus étaient d’ailleurs en passe de devenir majoritaires aux conseils municipaux devant ceux de l’ancien bourg de Neuilly-sur-Marne. Les nouveaux habitants leur imposèrent alors la construction d’une école dont le coût s’éleva à 86 000 francs. C’était dans le souci d’éviter aux quarante à cinquante enfants de Neuilly-sous-Bois, dont plus de la moitié avait moins de sept ans, de parcourir les quelque trois kilomètres conduisant à l’école de Neuilly-sur-Marne. Ils demandèrent également la construction d’un immeuble pour un montant de 75 000 francs et l’aménagement d’un terrain pour un cimetière, engageant de la sorte une somme supplémentaire de 14 000 francs. Dans le même temps, dans le centre de Neuilly-sur-Marne, la mairie et l’école demeuraient en l’état alors qu’elles avaient grand besoin, l’une comme l’autre, d’importantes réparations. Qui plus est, un mouvement séparatiste avait pris germe au plateau d’Avron. Les raisons en étaient multiples :
Enfin le partage mal délimité de la gestion des lotissements entre la municipalité et le syndicat. Tout ceci était annonciateur de la séparation entre la commune mère et les trois hameaux, Avron, Val Plaisance et le Bois de Neuilly. |
La séparation des communes de Neuilly-sur-Marne et Neuilly-Plaisance |
L’urbanisation croissante avait engendré bien évidemment une augmentation de population qui amena assez vite la question de la séparation. Elle fut posée dès 1887. Dans sa séance extraordinaire du 26 septembre, il a été donné lecture au Conseil municipal de Neuilly-sur-Marne d’un arrêté préfectoral en date du 6 septembre, relatif à la convocation des électeurs pour la nomination de deux commissions des hameaux de Neuilly-Plaisance et d’Avron. Ce qui allait devenir Neuilly-sur-Marne comptait alors 1 800 habitants sur les 4 800 de la totalité de la commune. Une première enquête avait déjà eu lieu le 24 juillet 1887, vraisemblablement conduite par Muret qui devait être alors commissaire enquêteur et un premier projet assorti d’un plan de découpage avait été proposé au conseil municipal. Or, quelques mois plus tard, lors d’un débat sur cette question cruciale, ce plan avait mystérieusement disparu, remplacé par un contre-projet établi par Lévy. D’un autre côté, la loi municipale du 5 avril 1884, en son article 12, stipule que la séparation ne peut être demandée par la "commune mère". En conséquence, il revenait aux habitants de Neuilly-Plaisance d’être à l’initiative de la démarche. Cependant, la pétition qu’ils avaient rédigée et sur laquelle reposait tout le projet avait été abandonnée, désavouée et avait même été combattue par ses auteurs. Il y avait eu par ailleurs, en date du 16 avril 1887, une délibération du conseil général de Seine-et-Oise au cours de laquelle, après avis du conseil d’Etat, les séparatistes avaient tout lieu d’espérer une issue favorable à leur requête au cours de l’année 1890. Le conseil municipal, s’étant rangé aux avis dictés par le bon sens, tomba d’accord sur le projet de découpage proposé par le préfet. Il invitait ce dernier à régler cette affaire avec toute la diligence requise. Globalement, il en résulta que les élus étaient pour la séparation et que le réalisme remportait sur les revendications de maintien de l’intégrité du territoire communal. De toute évidence, la séparation était probablement la seule issue favorable aux élus de Neuilly-sur-Marne, qui risquaient bien vite de se voir absorbés par la montée démographique de Neuilly-Plaisance. La question de l’hôpital de Ville-Evrard qui comporte 1 250 malades à l’époque, demeurait alors l’ultime problème. En effet, Neuilly-sur-Marne ne souhaitait pas céder ces terrains à la future commune, l’inhumation des aliénés procurant un rapport substantiel à la municipalité. Cette question ne constitua cependant pas un obstacle majeur à la séparation. A cette date, le projet attribua 328 hectares à Neuilly-Plaisance pour 3 065 habitants et 695 à Neuilly-sur-Marne pour 1 750 habitants seulement, soit une superficie plus que double compte tenu de l’asile d’aliénés, pour une population deux fois moindre. La dernière contestation territoriale porta sur la longueur des bords de Marne à attribuer à Neuilly-Plaisance. Cette question fut cependant également vite résolue, au détriment de Neuilly-Plaisance qui ne s’est vu octroyer que 600 mètres de berges contre plus de 4 kilomètres pour Neuilly-sur-Marne. Enfin, les 30 mars et 14 avril 1889, un arrêté préfectoral ordonna une dernière enquête et un ultime complément d’enquête. Le 4 mai 1889, une délibération du Conseil général de Seine-et-Oise abonda dans le sens de la séparation. En juillet 1889, une pétition adressée au conseil municipal de Neuilly-sur-Marne demanda un desservant pour la chapelle de Neuilly-Plaisance, confirmant s’il en était besoin la volonté des habitants du Val Plaisance et de Neuilly-sous-Bois d’acquérir leur autonomie. Le 16 février 1892, on s’achemine enfin de la conclusion de cette délicate "affaire". Le député REYBERT, dans la séance à la Chambre consacrée à l’érection en commune distincte de Neuillly-Plaisance, peut donner lecture de son rapport mettant un terme, cette fois définitif, aux multiples revendications des uns et des autres. Il consacre ainsi l’accord intervenu après de laborieuses négociations : Le village ancien se compose d’une population essentiellement agricole, alors que Neuilly-Plaisance est constituée par de nombreuses maisons de campagne qui ont été construites à partir de 1870. La division existant entre les deux parties de la commune s’est reproduite au conseil municipal et la section la moins populeuse, Neuilly-sur-Marne, renonçant à l’espoir d’obtenir la majorité, réclame avec la plus grande énergie la séparation ; tandis que la section la plus populeuse, Neuilly-Plaisance, assurée d’avoir seule la direction des affaires communales, demande non moins énergiquement le statu quo. Les choses étant ainsi parfaitement résumées, la Chambre est appelée à se prononcer sur le texte de loi numéro 24 988 du 13 avril 1892 qui "distrait" de la commune de Neuilly-sur-Marne les sections de Neuilly-Plaisance et du plateau d’Avron et les érige en communes distinctes. Du côté de la nouvelle commune, toutes les affaires, notamment financières, ne sont pourtant pas intégralement réglées en avril 1892. Ainsi qu’il est rapporté dans le registre des délibérations du conseil municipal de Neuilly-Plaisance, les délégués de la commission des finances de Neuilly-Plaisance réunis avec ceux de Neuilly-sur-Marne sont tombés d’accord sur le règlement des comptes du projet de partage. Toutes les difficultés sont aplanies. Ce qui reste à régler n’est plus qu’une question de chiffres qui sera confiée à une "sous-commission" nommée à cet effet. Ainsi en va-t-il de la résolution des affaires, l’essentiel étant d’avoir créé la sous-commission ad hoc pour permettant de mettre une pause dans tous ces litiges plus ou moins mineurs. En ce mois de juillet, la vie municipale est désormais en route. |
La loi de création de la commune |
Loi distrayant de la commune de Neuilly-sur-Marne (département de Seine-et-Oise, arrondissement de Pontoise, canton du Raincy) des sections de Neuilly-Plaisance et du Plateau d’Avron qui sont érigées en commune distincte. Le Sénat et la Chambre des députés ont adopté, le président de la République promulgue la loi dont la teneur suit : Article 1 - Le territoire de Neuilly-sur-Marne (canton du Raincy, arrondissement de Pontoise, département de Seine-et-Oise) est divisé en deux communes dont les chefs-lieux sont fixés aux villages de Neuilly-sur-Marne et de Neuilly-Plaisance et qui en porteront respectivement les noms... Article 2 - Les dispositions qui précèdent recevront leur exécution sans préjudice des droits d’usage et autres qui peuvent être respectivement acquis. Article 3 - Les autres conditions de la séparation sont réglées comme il suit : 1° La rente sur l’Etat de mille trois cents francs, appartenant à la commune actuelle de Neuilly-sur-Marne, sera partagée entre les deux nouvelles communes au prorata du nombre de feux existant dans chacune d’elles ; 2° Il en sera de même des fonds pouvant exister dans la caisse de Neuilly-sur-Marne, à la date de la promulgation de la présente loi, et qui ne seraient grevés d’aucune affectation spéciale ; 3° La commune de Neuilly-Plaisance demeurera seule chargée du remboursement des trois emprunts contractés par Neuilly-sur-Marne : le premier, de quarante-cinq mille francs ; le second de quatre-vingt-huit mille quatre-vingt-quinze francs ; le troisième de soixante-cinq mille francs, pour l’acquisition ou la construction de bâtiments scolaires sur le territoire de Neuilly-Plaisance ; 4° La commune de Neuilly-sur-Marne demeurera seule chargée du remboursement de l’emprunt de dix mille francs qu’elle a été autorisée à contracter, par décret du 26 mai 1887, pour l’agrandissement de son cimetière ; 5° Les deux communes participeront au remboursement de l’emprunt de trente-trois mille trois cents francs contracté par Neuilly-sur-Marne pour la construction d’un pont sur la Marne, d’après le montant de leurs quatre contributions directes ; 6° La commune de Neuilly-sur-Marne payera à la commune de Neuilly-Plaisance, pour privation de jouissance dans la mairie qui demeure la propriété de Neuilly-sur-Marne, une indemnité de quinze mille francs ; 7° Les biens du bureau de bienfaisance de Neuilly-sur-Marne seront répartis proportionnellement au chiffre de la population municipale de chacune des nouvelles communes, sous réserve des droits que les indigents tiendraient privativement d’actes de fondation. La présente loi, délibérée et adoptée par le Sénat et par la Chambre des députés, sera exécutée comme loi de l’Etat. Fait à Paris le 13 avril 1892 par le Président de la République. |
Les premiers pas de Neuilly-Plaisance |
A la fin de 1892, la Compagnie des chemins fer de l’Est peut désormais informer le maire qu’elle va modifier les écriteaux de la station de Rosny pour y ajouter le nom de Neuilly-Plaisance qui sera appelé à l’arrêt des trains en même temps que celui de Rosny-sous-Bois. Enfin, lundi 6 février 1893, à huit heures, on assiste à l’ouverture de l’école mixte du plateau d’Avron : les enfants n’auront plus à accomplir un long parcours par le chemin pénible et périlleux des Fauvettes. Le progrès lui aussi est en marche. Ainsi, si la commune réunit cinq ou six adhésions, l’administration des postes établira quant à elle un service téléphonique sous la forme d’une cabine rattachée au réseau parisien par Rosny ou Nogent. Dans le même temps un arrêté du ministre du Commerce et de l’Industrie transformera la recette municipale des postes et télégraphes de Neuilly-Plaisance en bureau d’Etat. Pour ne pas être en reste, la Compagnie du gaz proposera d’installer gratuitement six becs de gaz. Le conseil en déterminera les emplacements : chemin des Peupliers, rue de Verdière, rue des Potagers, rue des Ramiers, rue de la Marne et au plateau d’Avron. Par ailleurs, les travaux d’installation d’une ligne de tramway vont commencer. La compagnie procèdera à l’arrachage des arbres de l’avenue de la Station du côté où sera appuyé le tramway. Le sieur Bourgine touchera 250 francs pour ce travail à condition que douze arbres abattus soient réservés aux pauvres comme bois de chauffage. Non content de cette première "victoire", les 15 janvier 1893, 15 novembre 1894, 16 juin 1895 et 15 novembre 1896, le conseil municipal de Neuilly-Plaisance émit et renouvela inutilement des voeux tendant à obtenir le rattachement de la nouvelle commune au département de la Seine. Il est considéré en premier lieu que le territoire de Neuilly-Plaisance est limité d’un côté par cinq communes du département de la Seine (Bry-sur-Marne, Le Perreux, Fontenay-sous-Bois, Rosny-sous-Bois, Villemomble) et de l’autre par Neuilly-sur-Marne, dont 308 hectares sur 695 sont détenus par l’asile d’aliénés de Ville-Evrard appartenant alors au département de la Seine. En second lieu que, pour se rendre d’une part au chef-lieu de canton, Le Raincy, il faut traverser le département de la Seine et d’autre part que, pour se rendre au chef-lieu d’arrondissement de Pontoise à 42 km ou au chef-lieu de département de Versailles à 32 km, il est presque indispensable de passer par Paris dont le centre n’est qu’à une dizaine de kilomètres. D’ailleurs, Neuilly-Plaisance n’est pas la seule commune concernée. Dans une lettre aux conseillers généraux de la Seine, les onze communes du canton du Raincy affirment leurs opinions séparatistes. Les arguments sont de taille. N’est-il pas inhumain d’envoyer les malades à l’hôpital de Gonesse au risque de les faire mourir au cours d’un trajet en voiture de deux heures et demie sans être assuré de trouver un lit ? Est-il admissible de se rendre pour les affaires administratives, litigieuses, commerciales, judiciaires, criminelles à Versailles ou à Pontoise en passant par Paris, au préjudice des contribuables, des justiciables, des magistrats, mais au grand avantage des criminels ? Quant à l’intervention, auprès du ministre de l’Intérieur, de l’ambassadeur de France en Angleterre De Courcel, pour obtenir le rattachement, elle ne portera pas plus de fruits. La réponse sera un non courtois mais ferme. Toutes ces revendications resteront donc sans effet. Il faudra attendre 1964 pour que les départements de la région parisienne soient restructurés, mais cela ne rattachera pas pour autant la commune à la Seine. La célébration de Neuilly-PlaisanceLe premier et tout récent conseil municipal ayant arrêté la date du 24 juillet 1892 pour inaugurer la mairie et fêter la constitution de la nouvelle commune, un crédit de 400 francs est voté à l’unanimité et Bouzigues, président de la Société d’Horticulture, offre de se charger de la décoration de la mairie sans qu’elle n’ait à engager de frais. En ce 24 juillet, on peut penser qu’il fait beau, comme toujours en plein mois de juillet, sauf à subir un de ces orages fracassants dont la région est coutumière. Le maire, celui de Neuilly-Plaisance, est nouvellement installé depuis que la loi du 13 avril 1892 promulguée par le président de la République en a décidé ainsi. La commune a reçu comme territoires les cantons de la Futaie, la Montagne, les Cahouettes, la Pelouse de Neuilly, les Cailloux, les Roses, les Nivards, les Morands, les Saint-Denis, le Grand Sentier, les Carrières et le Bois de Neuilly. Antoine Bordier, le maire, s’apprête donc à célébrer solennellement l’inauguration de la commune forte de 3 000 habitants alors qu’ils ne sont guère plus de 1 800 à Neuilly-sur-Marne. Il a convié son désormais collègue Léclaire, maire de Neuilly-sur-Marne. Il est temps d’oublier aujourd’hui ce qui a bien pu déclencher les "hostilités". On ne sait d’ailleurs plus très bien si ce sont ceux du Val Plaisance qui ont souhaité se séparer de leurs voisins en trop faible minorité ou ceux de Neuilly-sur-Marne qui ont voulu la séparation avec ces nouveaux venus trop encombrants. Nul doute que la Société d’Harmonie a dû être de la partie. Est-il possible d’envisager un tel événement sans musique, surtout lorsque l’été, est au mieux de sa plénitude ? Peut-être y eut-il bal, voire même une rosière et un corso fleuri, et pourquoi pas des farandoles. Il y eut certainement des discours, du préfet, du président du conseil général de Seine-et-Oise, du curé, de bien d’autres encore. Ce qui est sûr, c’est que ce fut une belle fête. On a dû boire plus que de coutume le petit vin local, même si les vignes sont devenues rares depuis que les péniches apportent les vins de Loire à Bercy. Mais on a bu quand même cette petite piquette qui fait la fierté de son producteur. Tout le monde a mis les habits du dimanche, le col amidonné, même s’il fait un peu chaud, la casquette pour les uns, le chapeau pour les autres. Les dames en belles robes et les jeunes filles des fleurs dans les cheveux. Il y eut aussi des curieux, de ceux qui le dimanche, venant de Paris gagnaient les guinguettes des bords de Marne. Les réjouissances terminées, il a bien fallu régler les dépenses, d’autant plus que les 400 francs prévus à l’origine n’y ont pas suffi, car c’est en effet plus de 709 francs qu’ont coûtés ces légitimes libations |
Les vignes nocéennes |
Depuis 1993, les vendangeurs de l’association des Amis Naturalistes des Coteaux d’Avron récoltent le fruit de leur labeur. Le cru 1994, 120 litres d’un vin blanc plus qu’honnête issu de cépages de chardonnay, a fait mentir ce quatrain moqueur du temps jadis : "Vin des coteaux de Champigny En plantant un vignoble d’environ 800 m² sur la zone protégée des alisiers de Fontainebleau, l’ANCA a renoué avec un très lointain passé. Textes, cartes et documents attestent de la présence de la vigne sur les coteaux d’Avron.
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Les lieux du Souvenir de Neuilly-Plaisance |
Avec la séparation de la commune mère, Neuilly-sur-Marne, le quartier du Plateau d’Avron « héritait » d’un lieu officiel du souvenir. En effet, un monument érigé à la « MEMOIRE DES DEFENSEURS DE LA PATRIE », qui ont combattu en ce lieu et aux alentours, lors de la guerre éclair 1870-1871, faisait de très nombreuses victimes dans les rangs de nos compatriotes mais également chez l’ennemi prussien. L’inauguration de ce monument se déroula le 25 décembre 1886 en présence de nombreuses personnalités civiles et militaires parmi lesquelles, le Préfet de Seine et Oise, M. de GIRARDIN, mais aussi de Nocéens et des habitants de diverses communes voisines. Lors de cette cérémonie, six cercueils comportant les restes de 83 marins de l’Infanterie de Marine engagés dans notre région, exhumés du cimetière de Neuilly-sur-Marne, étaient placés sous le monument. Depuis cette époque, les diverses municipalités, les associations, d’anciens combattants, du souvenir etc. sans omettre la population, honorent ces combattants « Morts pour la France » au champ d’honneur, chaque 25 décembre. Les cérémonies perdurent à ce jour mais à une date le plus proche possible de Noël. Les quatre canons « Parrott », provenant de la campagne du Mexique et qui ornent le monument ont été offerts à la ville, par décision du 14 février 1887 de M. Jules GREVY, Président de la République. Au cimetière municipal, le Carré Militaire formé par des tombes de Nocéens « Morts pour la France » lors des différents conflits, encadrent au centre la tombe d’un soldat de l’Infanterie de Marine (guerre 1870-1871), dont le nom est inconnu. En outre, Neuilly-Plaisance, comme la grande majorité des villes et villages de France, a payé un lourd tribut, lors de la Grande Guerre (1914-1918). En effet, plus de trois cent de ses enfants « Morts pour la France », au champ d’honneur, ont leurs noms gravés à jamais sur le fronton du monument aux morts (sis Square « Le Souvenir Français ») élevé en 1921 grâce à une souscription populaire mais également avec l’aide financière de la municipalité de l'époque. En ce lieu également, ont été érigées au fur et à mesure des années, diverses stèles, l’une concernant les combattants de Verdun (1914-1918), et trois autres spécifiques aux guerres de : 1939-1945, d’Indochine et d’Afrique du Nord sur lesquelles figurent les noms de Nocéennes et de Nocéens « Morts pour la France ». Autres lieux du Souvenir, dans la cour d’honneur de l’Hôtel de Ville une stèle rend hommage aux résistants à l’envahisseur nazi (Guerre de 1939-1945) et une stèle spécifique rappelle aussi les noms de nos concitoyens « Morts en Déportation », certains d’entre eux « Morts pour la France ». Au Plateau d’Avron, une stèle en hommage aux combattants de la Guerre 1939-1945 a été érigée (angle des avenues de l’Est et Perdrigé). En outre, dans divers quartiers, des plaques commémoratives rappellent le sacrifice des « résistants » identifiés ou non tombés dans le quartier de la Maltournée lors des combats de la Libération d’août 1944. Ces dernières sont installées : boulevard Gallieni sur le mur de la RATP (angle avec la rue Paul Cézanne) où figurent les noms de MM. Lucien BELLIVIER – Roland MUR – Corentin OLIER (nocéen) – Gilbert RIBATTO. Sur ce même boulevard (derrière le parking d’Auchan), M. Emile LAFARGUE, rue REMONDET et LACROIX (noms donnés à cette voie) ces résistants sont venus d’autres villes, rue Raspail (impasse CREPIEUX) résistant venu de Paris. Cité Verdière (rue Raspail) et avenue Foch (angle avec le chemin Tortu) et mur des ateliers municipaux, trois FFI dont les noms sont inconnus. Rue Jean BACHELET (grilles de l’école du Bel Air) ce résistant nocéen, adjudant FFI-MLN, a été tué à Paris 5ème arrondissement le 25 août 1944. Enfin, deux plaques ont été apposées portant les noms des deux Nocéens, il s’agit de MM. Georges LECLERC (ancien combattant de la guerre de 1914-1918) (angle de l’avenue G. Clemenceau et de la rue Félix Faure et de Fernand SANGLIER angle de l'avenue Aristide Briand et de l’avenue portant son nom), tous deux résistants également, sont Morts en Déportation. Enfin, place Jean Mermoz, une stèle rendant hommage au Général de Gaulle a été inaugurée le 18 décembre 1985 par M. Pierre MESMER, ancien Premier Ministre. Une nouvelle stèle regroupant les noms des résistants cités ci-dessus, " MORTS POUR LA FRANCE", lors de la guerre 1939-1945 a été érigée, place E. Zola ( La Maltournée) et inaugurée le 18 juin 2016, par M. Christian DEMUYNCK, Maire. Tous ces lieux du Souvenir, sont rappelés sur une nouvelle stèle, située dans le Square "Le Souvenir Français" et inaugurée le 11 novembre 2012 et font l’objet de cérémonies officielles aux dates concernées, organisées par la municipalité avec le précieux concours des associations d’anciens combattants en activité (F.N.A.C.A. et l’U.N.C.) auxquelles participent le SOUVENIR FRANCAIS avec pour cette dernière association des missions biens précises qui lui confèrent ses statuts. |
Le blason de la Ville |
Son énoncé en termes héraldiques : |