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La Terre, notre maison vivante
La Terre est notre maison. Elle respire, elle chante, elle change au fil des saisons. Mais trop souvent, nous oublions de la respecter. Dans les villes, la fumée des voitures assombrit le ciel et les usines font pleurer les nuages. Dans les océans, des déchets flottent comme de tristes méduses. Les animaux s’éloignent, les forêts reculent, et la Terre semble fatiguée.
Pourtant, il ne faut pas grand-chose pour la soigner. Planter un arbre, c’est lui redonner un peu d’air. Ramasser un papier, c’est lui rendre un peu de beauté. Fermer le robinet, c’est lui offrir une goutte de repos. Chaque geste compte, même le plus petit. Quand on protège la nature, on protège aussi notre avenir et nos rêves.
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Vingt Mille lieues sous les mers - Jules Verne: Chapitre 8
Le soudain éclairage de la cabine m’avait permis d’en examiner les moindres détails. Elle ne contenait que la table et les cinq escabeaux. La porte invisible devait être hermétiquement fermée. Aucun bruit n’arrivait à notre oreille. Tout semblait mort à l’intérieur de ce bateau. Marchait-il, se maintenait-il à la surface de l’Océan, s’enfonçait-il dans ses profondeurs ? Je ne pouvais le deviner.
Cependant, le globe lumineux ne s’était pas allumé sans raison. J’espérais donc que les hommes de l’équipage ne tarderaient pas à se montrer. Quand on veut oublier les gens, on n’éclaire pas les oubliettes.
(Fin pour les 6e-5e / suite pour les 4e-3e)
Je ne me trompais pas. Un bruit de verrous se fit entendre, la porte s’ouvrit, deux hommes parurent.
L’un était de petite taille, vigoureusement musclé, large d’épaules, robuste de membres, la tête forte, la chevelure abondante et noire, la moustache épaisse, le regard vif et pénétrant, et toute sa personne empreinte de cette vivacité méridionale qui caractérise en France les populations provençales. [….]
Le second inconnu mérite une description plus détaillée.
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- empreinte : attention le son [in] s’écrit ici « ein »
- méridionale : qui vient du sud de la France
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Vingt Mille Lieues sous les mers est un roman d'aventures de Jules Verne, paru en 1869-1870. Il relate le voyage de trois naufragés capturés par le capitaine Nemo, mystérieux inventeur qui parcourt les fonds des mers à bord du Nautilus, un sous-marin très en avance sur les technologies de l'époque. Cette dictée est un extrait du chapitre 8. A ce stade du roman, la frégate du professeur Pierre Aronnax, professeur suppléant au Musée d’histoire naturelle de Paris, accompagné de son serviteur Conseil et de Ned Land, harponneur originaire du Québec vient de se confronter à un mystérieux monstre marin. Projetés sur son dos, ils découvrent qu’il s’agit finalement d’un sous-marin et sont immédiatement faits prisonniers. Dans cet extrait, ils découvrent l’intérieur de cette étrange machine et vont très prochainement rencontrer… le capitaine Némo. |
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Jeux de nains, jeux de vilains – Bruno DEWAELE
Oyez, gentes dames et gentils damoiseaux, l'extravagante— et ô combien cruelle — aventure de ces malandrins qui, des mois durant, se sont plu à enlever les nains, prétendument opprimés, qui peuplent nos jardins, pour les reconduire à l'orée d’une forêt que, selon eux, ils n'auraient jamais dû quitter... La France tout entière s'en est émue, balançant continûment entre canular et cauchemar : c'est que, débarrassées de ces taches bleues, orange ou rouge vif qui font l'essentiel de leur charme, nos pelouses, quelque bichonnées qu'elles soient, ont tôt fait de ressembler à un gazon maudit !
Faut-il préciser que, dans ce micmac, lesdits nains furent les seuls à être ravis ? Pénates profanés, coings fauchés, semis piétinés, voilà qui n'eut pas l'heur de plaire aux particuliers, prompts à l’ire, qui s’étaient vu subtiliser leurs gnomes bien-aimés. Cette espèce de rapt ne fut pas davantage goûté d’une justice tatillonne, laquelle, loin de passer l’éponge, condamna les brigands en herbe, qui ne s'étaient pourtant livrés à aucuns sévices, à de lourds travaux d’intérêt général. La sentence ne dit pas si, à l'instar de leurs illustres protégés, il leur faudra, pour être définitivement absous, les accomplir en sifflotant…
Les seuls, jusqu'aujourd’hui, à n'avoir convoqué ni huissier ni recors sont les férus d'orthographe. Non qu’ils fussent plus timides que grincheux. Mais cette histoire d'apprentis escarpes s’égaillant dans l'aiguail et sillonnant de-ci de-là les tortillères ne valait pas, à leurs yeux, que l’on s'époumonât... Ces troènes saccagés, quels remarquables prolégomènes à une étude de la topiaire ! Quant à ces birbes barbus que l’on soustrait, par le bonichon, à leurs habituels piédouches, ne sont-ils pas les cicérones rêvés pour un retour aux sources et à la sylve ? Comme elle est belle, la langue de bois, quand la parlent la napée et les chèvre-pieds !
- Oyez : 2ème personne du verbe « ouir » à l’impératif présent
- se sont plu : le participe passé du verbe plaire est toujours invariable
- tout entière : ici adverbe, tout ne varie pas
- bleues, orange ou rouge vif : orange, nom commun pris adjectivement, ne varie pas quand il désigne la couleur. L’adjectif de couleur est également invariable quand il est suivi d’un adjectif qui le modifie
- quelque bichonnées qu'elles soient : quelque est adverbe et ne varie pas quand, suivi de que, il précède un adjectif
- micmac : situation embrouillée
- Pénates : nom masculin pluriel
- l'heur : nom masculin qui signifie « bonheur, chance »
- prompts à l’ire (et non à lire !) : l’ire est un terme ancien pour signifier la colère
- s’étaient vu subtiliser : le participe ne s’accorde pas, le c.o.d. « s’ », placé avant lui, ne faisant pas l’action exprimée par l’infinitif
- goûté : l’accord du participe ne se fait pas avec « espèce » mais avec le nom complément
- aucuns sévices : le mot sévices n’existant qu’au pluriel, le s s’impose à aucun
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- absous : pardonnés
- recors : personne qui accompagnait l’huissier et lui servait de témoin
- escarpes : bandit, voleur. Mot masculin dans ce sens
- aiguail : terme poitevin désignant la rosée
- tortillères : allée étroite et tortueuse d’un jardin
- prolégomènes : notions préliminaires à l’étude d’une science (masculin pluriel)
- topiaire (et non taupière !) : art de tailler les arbres selon des formes variées
- birbes : mot péjoratif désignant un vieillard
- bonichon : un seul n au contraire de bonnet, dont il est pourtant le diminutif
- piédouches : petit piédestal pour statuette (masculin)
- cicérones : guide (de Cicéron, par allusion à la faconde des guides italiens)
- sylve : nom poétique de la forêt (du latin silva)
- napée : nymphe des bois
- chèvre-pieds : satyre aux pieds de chèvre
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Le Front de libération des nains de jardin qui nait dans les années 90 et kidnappait les nains de jardin ornementaux pour les relâcher dans la nature. Les propriétaires retrouvaient un mot dans leur boite aux lettres présentant le FLNJ et donnant l’emplacement de leur nain de jardin. |
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